Le nom de la pièce est celui d’une région des Grands Lacs de la République Démocratique du Congo, limitrophe du Rwanda et de l’Ouganda.
Le point commun des pays de cette vaste et riche région de l’Afrique est la conquête du pouvoir par des bandes dont la rivalité changeante s’appuie soit sur des conflits ethniques (Tutsis/Hutus), soit sur des questions communautaires (Selaka/anti-Balaka) soit encore sur des trahisons et des putschs à répétition.
La caractéristique transversale de ces conflits est leur degré élevé de barbarie avec, entre autres, le viol collectif et brutal comme dénominateur commun.
Point de départ de l’histoire : le viol de guerre.
Considéré comme une arme de destruction redoutable, barbare, horrible, inhumaine visant à détruire le moteur de la reproduction, le ventre de la femme.
Progressivement les personnages invitent le spectateur à réfléchir sur le réel moteur du viol. Dans un contexte génocidaire, le viol est destiné à produire de la douleur et de l’horreur pour faire fuir les populations de leur sol natal.
Femmes et fillettes, doivent être anéanties, irrémédiablement détruites. S’inspirant des travaux sur l’idéologie hamitique, la pièce avance l’idée que le massacre répond au motif fallacieux qu’il existe un clan, un peuple, une ethnie supérieure à l’autre, différences inventées par le colonialisme du XIXème siècle. De fil en aiguille, on en arrive à comprendre que, quelles qu’elles soient, ces différences ethniques sont entretenues pour servir des intérêts financiers complexes sur lesquels les organisations internationales ferment les yeux. Plus les exactions sont monstrueuses plus le regard se détourne des vraies raisons qui les sous-tendent.